1000 Répliques adressées à  Jean-Marie Piemme

Réplique 0637

Par Jeanne Dandoy

Allô, ah c’est toi, putain où t’étais, là, j’essaie, j’essaie, t’es mort, si t’es mort fallait le dire, j’userais pas la batterie, passe-moi le petit, il est pas là ? Il est où ? Tu ne sais pas ! Tu ne sais pas où est ton fils ! S’il rate un jour d’école à cause de toi, je préviens les services sociaux, moi, je le ferai, t’entends ? À l’école on ne rate pas un cours, moi, je n’ai jamais raté un cours, presque première toujours, attends, ne raccroche pas, tu crois vraiment que tu auras la garde, grandes espérances, tu as bien joué le coup avec l’avocat, tu as failli entuber le juge, mais ça ne suffira pas, et tu veux que je te dise pourquoi ça ne suffira pas, parce que mon fils et presque pas le tien est là à deux mètres de moi, et il me dit « maman, je veux rester avec toi, je ne veux pas aller chez lui », voilà, voilà, ce qu’il dit ! Tu me fais passer pour une mythomane, mais un jour, on verra que j’ai raison, j’ai raison, depuis le début tout le monde est contre moi, mais je vous emmerde tous autant que vous êtes. Tu l’as embobiné, mon fils, parce qu’il n’y a pas d’autres explications. Tu l’as embobiné, sinon il me téléphonerait. Un fils choisit toujours sa mère, toujours, il téléphone dix fois par jour, il téléphone aussi la nuit, avec la même question, toujours, « quand viens-tu me chercher, maman », « je viendrai, petit, je viendrai. Un jour, mes poings vont enfler, je démolirai la porte, c’est dans mon ventre que tu dois vivre, c’est là que tu seras le mieux ».

Jean-Marie Piemme
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